La maladie chronique du greffon contre l'hôte (cGVHD) est la complication la plus fréquente qui peut être grave, survenant habituellement plus de 3 mois après l’allogreffe de moelle (ou de cellules souches hématopoïétiques). Cette complication de l’allogreffe est une maladie complexe, qui touche souvent plusieurs organes et qui constitue un enjeu médical majeur en raison de ses répercussions sur la qualité de vie des patients.
Chaque année, environ 19 800 allogreffes de cellules souches sont réalisées en Europe, avec une augmentation régulière de ces interventions grâce aux progrès réalisés pour prévenir les complications notamment immunologiques post greffe.
Des traitements aux limites reconnues
Lorsque la cGVHD requiert un traitement par voie générale, les corticostéroïdes demeurent le traitement de première intention. L’utilisation des corticostéroïdes est limitée par les effets secondaires à long terme qu’ils peuvent générer (cataracte, déminéralisation, fragilité cutanée, diabète, hypertension…). De plus, environ 50 % des patients ont une réponse insuffisante à ce traitement ou une toxicité trop importante nécessitant un traitement dit de 2ème ligne, voire de 3ème ou au delà. Il existe donc au-delà de la corticothérapie un besoin urgent de stratégies thérapeutiques alternatives plus efficaces et mieux tolérées.
Une initiative collaborative mobilisant une équipe d’experts variés et intersectoriels
Face à ces défis, Sanofi, acteur mondial de premier plan dans l’industrie pharmaceutique, a initié et conduit une étude multicentrique rétrospective visant à mieux comprendre les caractéristiques des patients atteints de cGVHD et leurs parcours de soins. Cette étude ambitieuse a pour objectif de décrire les patients atteints de cGVHD, d'analyser les schémas de traitement et d'évaluer la réponse clinique chez les patients ayant reçu au moins deux lignes de traitement.
Pour mener à bien ce projet ambitieux, Sanofi s’est entouré de deux entreprises aux expertises complémentaires :
La Société Francophone de Greffe de Moelle et de Thérapie Cellulaire (SFGM-TC) apporte également son soutien à cette initiative, en assurant notamment un contrôle qualité complémentaire de la cohorte, en comparant les données collectées pour ce projet à celles collectées dans le registre national de la SFGM-TC.
Des résultats prometteurs déjà observés
Huit services d’hématologie participent à cette étude : le CHU de Rouen, le CHRU de Tours, le CHU d’Angers, le CHU de Nice, le CHU de Caen, le Centre Hospitalier de Besançon, l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse.
Ces établissements font partie des 800 établissements pour lesquels Lifen gère depuis plusieurs années l’envoi sécurisé des comptes-rendus médicaux ; ce contexte a considérablement accéléré la collecte des données pseudonymisées pour l’étude, sans aucune sollicitation des équipes informatiques des établissements.
La première analyse intermédiaire, réalisée en juillet 2024 dans les 4 premiers centres participants, a permis d’évaluer l’approche méthodologique novatrice basée sur l’intelligence artificielle. Au total 306 comptes-rendus médicaux disponibles dans l’outil Lifen concernant les patients allogreffés dans dans ces 4 centres ont été screenés automatiquement. Ce screening automatisé a permis d’identifier 20 patients ayant un diagnostic de cGVHD, dont les données ont été structurées pour être ensuite analysées. Les premiers résultats de ces analyses descriptives ont été / seront présentés dans différents congrès scientifiques : cGVHD Symposium (Vancouver, 16-18 octobre), ISPOR Europe (Barcelone, 17-20 novembre), congrès de la SFGM-TC (Toulouse, 20-22 novembre). La démarche est actuellement étendue à tous les centres participants,
Cette collaboration novatrice reflète l'engagement de Sanofi, CEMKA, Lifen et la SFGM-TC à relever les défis médicaux les plus pressants et à améliorer la vie des patients. Cette alliance contribue à ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques et à apporter de l'espoir à ceux qui luttent contre la cGVHD.